La street culture, c’est l’âme vibrante des villes. Elle est façonnée par ceux qui les habitent, une communauté qui en définit et en code les nuances. Lifestyle, mode, art et musique se fondent dans le creuset cosmopolite qui donne à chaque métropole son énergie unique.
Sommaire:
Une Culture de la rue en constante évolution
La culture urbaine ne se laisse pas enfermer dans des définitions figées. Chaque ville compose sa propre histoire, rythmée par le mouvement, l’art et la musique, réinventant sans cesse son style de rue.
Luciana, de la marque brésilienne Kenner, retrace cette évolution : « Kenner n’était pas consciemment ancrée dans le street style, mais cette dimension a toujours été présente dans notre ADN. Nos premières sandales étaient fonctionnelles et minimalistes. Elles ont ensuite évolué vers des formes plus graphiques et urbaines. » Selon elle, le street style brésilien se caractérise par sa praticité, son confort et une approche décontractée qui allie goûts personnels et besoins quotidiens. « Le Brésil est si diversifié que le street style ne se définit pas vraiment. Ce qui est commun, c’est une décontraction générale dans la manière de s’habiller. »
De son côté, Jomi, fondateur de WAF à Lagos, met en lumière la dynamique unique de la street culture nigériane, marquée par un esprit communautaire résilient. « En grandissant à Lagos, vous apprenez vite que survivre, c’est appartenir à une communauté.
C’est une ville où chacun lutte pour sa place, et cette lutte engendre une résilience créative. » Pour Jomi, le style de rue de Lagos est une véritable expression d’identité et de survie : « Ce n’est pas juste une question de mode, c’est notre manière de naviguer dans ce chaos magnifique au quotidien. » Cette énergie brute imprègne les créations de WAF, incarnant l’essence même de la street culture nigériane.
Quand la communauté insuffle la culture urbaine
Les cultures urbaines vivent et évoluent au gré des interactions communautaires. Pour Jomi et Luciana, le street style est intimement lié à leurs expériences locales, au Nigeria et au Brésil.
Jomi souligne l’importance du dialogue dans la culture urbaine :
« Pour moi, c’est une conversation. Les discussions façonnent la nation. » Son approche du design est influencée par les dynamiques sociales de Lagos : « Mon moodboard, c’est la vie, les gens autour de moi. » Cette philosophie assure que ses créations résonnent profondément avec sa communauté. « Si vous n’êtes pas sociable, vous ne pouvez pas faire de streetwear. Il s’agit de représenter les gens et de raconter leur histoire. »
Luciana rejoint cette vision : « J’aime l’idée que les individus sont notre moodboard. C’est pour eux que nous créons, pour ces communautés qui nous inspirent. » Pour Kenner, « la forme suit la fonction », avec une priorité donnée aux produits utilitaires qui accompagnent les individus dans leur quotidien, alliant qualité, durabilité et praticité.
Une nouvelle façon de créer
Créer avec conscience implique de naviguer dans les eaux complexes de la durabilité, de la justice sociale et des pratiques équitables.
Luciana insiste sur l’importance de rester connecté à la communauté, en prenant en compte les problématiques des groupes marginalisés au Brésil. « Le défi principal est de rester connecté à notre peuple. Si nos créations s’améliorent, les consommateurs le remarquent. » La confiance et la qualité sont essentielles pour maintenir ces liens.
Pour Jomi, la durabilité chez WAF est une approche holistique qui prend en compte les besoins individuels : « Si vous voulez être durable, faites-le sur tous les fronts : vêtements, personnes, bien-être et défis connexes. » Cela inclut des pratiques de travail équitables, des collaborations locales et une politique de zéro déchet. L’inclusivité est également clé, avec une période d’essai pour tous, afin que chacun puisse prouver sa valeur. « La durabilité n’est pas de la charité. »
Luciana réaffirme cette vision, soulignant que la durabilité des produits est essentielle à l’approche de Kenner : « Si le produit est durable, nous sommes durables. Nos sandales peuvent durer jusqu’à dix ans. » Elle met aussi l’accent sur une politique de réduction des déchets, tout en maintenant des pratiques éthiques et un engagement communautaire fort.
Ainsi, à travers les histoires de Jomi et Luciana, la street culture se révèle être bien plus qu’une simple mode : elle est une véritable expression de vie, d’identité et de résistance, ancrée dans la communauté et l’authenticité.