Kikikickz, une référence dans le monde de la vente de sneakers en ligne, traverse aujourd’hui une période sombre avec sa récente mise en liquidation judiciaire. Cette nouvelle a secoué l’univers des sneakers, révélant à la fois les défis du marché et les limites de certaines pratiques commerciales.
Le 14 novembre dernier, la société KBAA Conseil, propriétaire de Kikikickz, a été déclarée en liquidation judiciaire. Cette décision marque une fin abrupte pour l’entreprise fondée en 2020 par quatre amis, devenue rapidement un acteur majeur dans la revente de sneakers en éditions limitées. Des modèles allant de 150 euros à plus de 9 000 euros, comme les Air Jordan 1 Dior, faisaient la renommée de Kikikickz.
Deux raisons principales expliquent ce déclin. D’abord, la morosité du marché du resell. Les cotes de certains modèles, notamment les Nike Dunk et les Jordan, sont en baisse, impactées par des restocks fréquents. L’arrêt des adidas Yeezy, “le produit phare”, a également porté un coup dur à la plateforme. Ensuite, la gestion douteuse de Kikikickz soulève des interrogations.
Les dépenses en publicité sur Google et les réseaux sociaux semblaient dépasser les recettes, et la faible transparence autour des finances de l’entreprise inquiétait déjà depuis quelque temps.
Les clients et vendeurs de Kikikickz, à l’instar d’Enrico, qui attend le paiement de 79 paires de chaussures, se retrouvent pris au piège. Leurs témoignages, empreints de frustration, se multiplient sur les réseaux sociaux. Beaucoup se demandent si cette affaire n’est pas une répétition de la situation Zadeh Kicks en France, où la promesse de gains faciles dans la revente de sneakers s’est avérée être un mirage.
Vous l’avez sûrement vu : Restocks et Kikikickz sont en liquidation judiciaire.
Beaucoup de personnes sont en attente de leur argent et d’autres de leur paires.Si vous êtes dans un des cas, checkez avec votre banque ou Paypal pour faire bouger les choses et récupérer votre dû !
— UPPER ✨ (@uppersnkrs) November 15, 2023
Cette situation n’est pas sans rappeler la faillite récente de Restocks, suggérant une possible crise systémique dans le secteur de la revente de sneakers. L’interdépendance entre les plateformes pourrait signifier que d’autres acteurs pourraient suivre le chemin de Kikikickz.
« Ils me doivent 14 000 euros… » : Kikikickz, le revendeur de sneakers en ligne en liquidation judiciaire
Pour les consommateurs affectés, Emma Leoty, avocate spécialisée en droit de la consommation, propose deux options : déclarer leur créance auprès du liquidateur ou, si les paiements ont été effectués via PayPal ou un autre service de paiement fractionné, demander un remboursement auprès de leur banque.
Sur TikTok, l’utilisateur nommé sablier69 a partagé l’ensemble de ses communications avec la startup. Ces échanges montrent qu’il a dû attendre près d’un mois avant que la société ne lui révèle finalement qu’il ne serait pas remboursé. Cette révélation est survenue malgré les assurances antérieures du service client affirmant que le remboursement avait déjà été effectué. Dans les courriels partagés, Kikikickz mentionne l’échec de son actionnaire majoritaire et son recours à la protection du Tribunal de commerce de Paris. La startup précise également que le tribunal a décidé d’une liquidation judiciaire le 14 novembre.
C’est son concurrent numéro 1 WheTheNew qui doivent se frotter les mains…
La chute de Kikikickz soulève une question cruciale : le “sneaker game” doit-il se réformer pour éviter de nouvelles crises ? La spéculation excessive et le manque d’éthique semblent en effet conduire à des impasses. Le cas de Kikikickz pourrait être un signal d’alarme pour toute l’industrie, l’incitant à adopter des pratiques plus durables et transparentes.